24 Sep Interview de Pierre Saint Ouen, vice-président de l’association Nourette
Pouvez-vous vous présenter ?
Bonjour, je m’appelle Pierre Saint Ouen, j’ai 52 ans et je suis diplômé de la promotion 1996 d’Audencia, où j’ai occupé le poste de président du BDE (Bureau Des Élèves). Actuellement, je suis associé dans un cabinet de recrutement basé à Nantes, et je suis également vice-président bénévole de l’association Nourette au sein d’un bureau composé de 7 membres.
Quelle est l’histoire de Nourette ?
Nour, surnommée Nourette, était la fille de Gaël Lamant (président de l’association), l’un de mes meilleurs amis, rencontré à Audencia où il occupait le poste de trésorier du bureau des élèves. À l’âge de 8 ans, Nour a été hospitalisée, et ses parents, Gaël et Yasmina, ont appris peu de temps après qu’elle souffrait d’une leucémie. Pendant quatre ans, elle a lutté contre la maladie avec un immense courage et une grande générosité, ne cessant de se soucier des autres : les enfants malades, les soignants, ses propres parents et son petit frère. Elle veillait toujours à ce que leur bien-être passe avant le sien.
Malgré sa bravoure et ses efforts, Nour est décédée après quatre ans de combat. Durant cette période difficile, elle faisait tout son possible pour apporter de la joie aux journées passées à l’hôpital, et elle souhaitait que les soignantes et soignants reçoivent la reconnaissance qu’elles et ils méritent. En visitant plusieurs hôpitaux, elle a constaté les difficultés auxquelles elles et ils faisaient face.
Nour rêvait de créer une association pour améliorer les conditions des patients et des soignants. Elle avait même dessiné le logo de ce projet, mais malheureusement, elle n’a pas pu voir la naissance de l’association, fondée en 2022 après son décès.
Pouvez-vous nous parler de l’association Nourette et nous expliquer sa mission principale dans la lutte contre les cancers pédiatriques ?
Les trois objectifs de l’association sont d’améliorer et d’adoucir le quotidien des enfants hospitalisés, ainsi que celui des soignants et des accompagnants.
Au départ, il n’était pas prévu, dans les statuts, de récolter des fonds pour la recherche, car d’autres associations s’en chargent déjà. Nous nous concentrions sur la collecte de fonds pour améliorer le quotidien des enfants, des soignants et des accompagnants.
Cependant, grâce à l’implication de Gaël, notamment par le biais de son entreprise, nous avons été fortement engagés dans l’initiative “Septembre en Or”, le mois de sensibilisation au cancer pédiatrique. En conséquence, nous avons ajouté à nos statuts la collecte de fonds destinée à la recherche sur les cancers pédiatriques.
Aujourd’hui, en plus des trois piliers initiaux, l’association a pour mission de collecter des fonds spécifiquement dédiés à la recherche sur les cancers pédiatriques.
Pouvez-vous faire un zoom sur les cancers pédiatriques ?
Chaque année en France, environ 1 800 enfants de moins de 15 ans et 700 adolescents entre 15 et 18 ans sont diagnostiqués d’un cancer. Cela représente un nombre significatif, bien que proportionnellement inférieur au nombre d’adultes touchés par cette maladie. Il ne s’agit pas ici de minimiser ou de surestimer l’importance de l’un par rapport à l’autre.
Aujourd’hui, 8 enfants de moins de 15 ans sur 10 guérissent d’un cancer pédiatrique, grâce aux avancées de la recherche. Cependant, 2 enfants sur 10 décèdent encore des suites de ces cancers. La particularité des cancers pédiatriques est qu’ils sont uniques et rares, ce qui les distingue des cancers plus courants. De plus, la recherche doit être spécifique à ces cancers, et il est possible que, d’un point de vue économique, il soit plus rentable pour les laboratoires d’investir dans la recherche sur les cancers des adultes, car cela permet de sauver un plus grand nombre de personnes.
Les cancers pédiatriques sont la deuxième cause de mortalité des enfants de moins de 15 ans après les accidents.
Pouvez-vous nous parler de la campagne « Septembre en Or » ?
« Septembre en Or » est une campagne internationale dédiée à la sensibilisation aux cancers pédiatriques. Chaque année, le mois de septembre est consacré à mettre en lumière ces maladies qui touchent les enfants et les adolescents. L’objectif est d’informer le grand public sur les réalités des cancers infantiles, de mobiliser des fonds pour soutenir la recherche médicale spécifique à ces cancers, et d’apporter un soutien aux familles concernées. Tout au long du mois de septembre, nous reverserons la totalité des dons reçus à la campagne « Septembre en Or » pour la recherche contre les cancers pédiatriques. Cette année, nous avons souhaité renforcer la visibilité de « Septembre en Or » en renommant les courses pour enfants du triathlon en « Tri-Avenir en Or ». Nous espérons que cette nouvelle appellation perdurera pour les prochaines éditions.
Quels sont les principaux projets ou initiatives que Nourette a mis en place pour soutenir les enfants atteints de cancer et leurs familles ?
Dans le cadre de notre première mission, nous collectons des fonds grâce aux dons de particuliers, d’entreprises et à travers des événements sportifs.
Avec ces fonds, nous avons pu, en collaboration avec une illustratrice et sur la base des besoins des soignants, rénover des salles et des couloirs dans les hôpitaux. Nous y avons peint des fresques sur des thèmes choisis par les soignants, dans les espaces qui accueillent les enfants et leurs parents. L’objectif est d’immerger les enfants dans un environnement chaleureux et accueillant.
Grâce à l’aide de bénévoles, nous avons organisé des chasses aux œufs et des animations pour Halloween ou Noël pour les enfants malades. Par exemple, lorsque leur état de santé le permet, nous les emmenons visiter des casernes de pompiers, voir le spectacle du Roi Lion à Paris, ou même faire un baptême de l’air.
Nous offrons aussi des moments de détente pour les soignants, comme des séances de spa.
Nous avons acheté des télévisions et des sièges ergonomiques pour améliorer le confort des parents, ainsi que des panneaux numériques pour les couloirs, permettant de projeter des visuels et ainsi égayer les hôpitaux.
En partenariat avec des architectes, nous rénovons également des espaces de repos et de relaxation pour les parents et les soignants à l’hôpital, leur permettant de reprendre des forces face à l’épreuve que constitue la maladie d’un enfant ou face à la charge de travail.
Comment parvenez-vous à mobiliser les ressources nécessaires pour financer vos actions ?
Nous participons à des événements sportifs pour collecter des fonds et développer la notoriété de l’Association (semi-Marathon de Paris, Course des lumières, Course des héros, Etape du Tour de France, Triathlon de La Baule, cross du figaro, etc…) et sollicitons principalement des particuliers et des entreprises de notre réseau professionnel pour collecter des fonds. En parallèle, nous nous tournons vers des fondations dont l’objectif est de soutenir l’aide médicale aux enfants. C’est une démarche que nous menons avec l’aide de deux étudiantes du Bachelor d’Audencia. Elles ont qualifié une base de données de fondations potentielles, et l’une d’elles prépare actuellement un argumentaire pour approcher ces fondations. Le but est de leur présenter notre association en disant : « Nous avons identifié des projets concrets dans des hôpitaux, d’un coût de X euros. Seriez-vous prêts à nous aider à financer ces projets ? »
L’objectif n’est pas simplement de collecter des fonds sans savoir comment les utiliser. Nous avons des projets précis à financer, et nous cherchons votre soutien pour les réaliser.
Quels sont les défis les plus importants auxquels votre association est confrontée dans la lutte contre les cancers pédiatriques ?
Nous en sommes à notre troisième année d’activité, et lors des deux premières années, nous avons réussi à lever 131 000 € la première année et 149 000 € la deuxième, ce qui constitue une performance impressionnante pour une association. Nous sommes conscients que c’était le début de notre histoire et que l’engouement initial a largement contribué à ces résultats.
Cependant, nous faisons face à deux défis :
1. Assurer la pérennité de cet engouement. Nous savons combien d’énergie nous avons dépensé, et comme nous ne sommes que des bénévoles, sollicitant principalement notre entourage proche, il devient nécessaire de renouveler nos sources de dons, d’où l’importance des fondations.
2. Renforcer nos équipes bénévoles. J’ai ainsi cherché à impliquer de nouvelles personnes, notamment en me rapprochant d’Audencia via le Triathlon et le parcours citoyen des étudiants du bachelor. En plus de leur participation au triathlon, nous avons sollicité les étudiants du bachelor et ceux de l’association Cheer Up du programme grande école pour nous aider à collecter des fonds en septembre, au profit de la recherche pédiatrique.
Concrètement, chaque jeudi de septembre, sur les différents campus et lors du triathlon, des étudiants iront à la rencontre du public pour les informer et les sensibiliser à notre action “L’Arbre en Or”. Ils proposeront des petits rubans dorés en échange d’un don d’au moins 1 €, avec la possibilité de donner davantage. Les dons effectués via la plateforme HelloAsso sont en partie déductibles d’impôts : par exemple, pour un don de 100 €, vous ne paierez que 33 €, mais vous aurez financé 100 € pour la recherche. Ce sont ces actions que les étudiants mèneront tout au long du mois de septembre.
Pourquoi avoir choisi de vous associer avec le Triathlon Audencia – La Baule ?
Il m’a paru évident de solliciter Audencia pour nous accompagner dans la collecte de fonds, et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord, c’est là que j’ai rencontré Gaël Lamant, aujourd’hui président de l’association. Ensuite, nous connaissions bien le Triathlon, ayant été bénévoles lors de l’édition de 1995 alors que nous étions étudiants à Audencia. Cet événement sportif récurrent nous a semblé être une excellente opportunité pour organiser des collectes de fonds. Enfin, étant moi-même licencié dans un club, il était tout naturel de me rapprocher de cette manifestation.
Nous avons rapidement été mis en relation avec Hervé Delaunay, le directeur du triathlon, qui nous a généreusement proposé un stand sur la plage. En outre, le groupe des Alumni d’Audencia, participant chaque année à l’événement, nous a offert quelques équipes pour participer au Tri-Relais Grand Public et ainsi mobiliser nos réseaux pour collecter des fonds. Plus de 20 équipes constituées d’Alumni vont porter des t-shirts aux couleurs de Nourette. Le Triathlon Audencia-La Baule est donc un rendez-vous majeur pour faire connaître l’association et accroître sa visibilité.
Quels sont les différents leviers qui vous permettent de collecter des fonds lors du Triathlon ?
1. Course solidaire : Faire partie d’une équipe qui soutient la cause motive chaque coureur à sensibiliser son entourage et à collecter des fonds. Chaque coureur valorise ainsi sa participation pour récolter des dons.
2. Dons à l’inscription : Lors de leur inscription, chaque participant a la possibilité de faire un don à l’association Nourette.
3. Don des Alumni : Ces deux dernières années, l’association des Alumni d’Audencia a fait un don à l’association Nourette.
4. Actions d’étudiants : Pendant le week-end du triathlon, des étudiants du Bachelor vendent le ruban doré, symbole de la campagne « Septembre en Or ». De plus, la communication faite autour de l’événement, avec notamment une interview sur le car podium et la diffusion d’une vidéo, contribue à faire connaître l’association.
L’année dernière, grâce aux actions menées en partenariat avec Audencia en septembre, nous avons collecté environ 3 000 € pour la recherche médicale. Cette année, nous espérons atteindre les 5 000 €, et nous sommes en mesure de le réaliser.
Pour faire un don : bit.ly/trialb-en-or ou bit.ly/bachelor-en-or.